chorégraphique,


———  octobre 2012

Nous marchons, quartier Boutonnet, Montpellier, et délirons sur ce que pourrait être une chorégraphie incertaine. Aussitôt sur notre gauche, dans une rue, imprévue, une coïncidence :

une femme marche à reculons au milieu de la chaussée

Sa direction est choisie, sa vitesse aussi.
Elle ne semble reliée qu'à sa trajectoire et à un jeune chien qui, lui, avance sur le trottoir.
Est-elle dans ses pensées ? Dans son corps ?
Elle nous voit l'observer, sans doute, même si la distance ne précise pas la direction de son regard.

Elle recule pour elle-même, exacte symétrie entre le trottoir de droite et les voitures garées à gauche,
elle est entièrement cadrée par la perspective de la rue mais c'est son action qui tient le cadre



           ———  jeudi 28 août 2014

Dans un bar à Lyon. Alors que je me dirige vers les toilettes, quelqu'un appelle. En piétinant le sol juste lavé, je comprends que l'appel m'était adressé.
Le barman arrive gentiment pour sécher le sol. Seules quelques tâches humides sont encore brillantes, mes semelles sales ont laissé des traces.
Il jette un torchon par terre et le piétine. Ses deux pieds contraints par la taille du tissu avancent comme ils peuvent.
S'invente alors du mouvement : glissade, piétinement saccadé ou accélération.
À un moment, les mains sur le mur des toilettes, les hanches tournant de droite à gauche, il regarde ses pieds. Il est concentré.
À un autre, il glisse vers moi, le torchon sec lui imposant un rythme court. Il veut faire vite, il crée spontanément.



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